Le 3ème épisode concerne les réunions parents - professeurs...
Un vrai moment de bonheur !
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« Les profs ne prennent jamais le temps de nous expliquer les choses. En plus pour les réunions, c’est toujours la galère. C’est un soir de la semaine (pile le soir où tu as gym) et évidemment, si c’est mal organisé (et c’est toujours mal organisé), tu te retrouves assis avec d’autres parents à écouter des histoires de réfections des toilettes ou de problèmes d’orientation. Ça et les évaluations nationales, je n’y comprends rien. Pourtant nous, les parents, nous ne sommes pas compliqués hein, il suffit de nous dire si ça va ou pas ! Franchement, moi je n’y vais plus, ça me gonfle…»
Voici un extrait rarissime de la typologie du parent réalisée par Professeur Féniasse en 1982. Toujours d’actualité, ce classement est observable à chaque réunion parents-profs pour peu qu’on daigne s’y rendre.
- Le « et sinon en maths, ça va ? » : celui qui vient pour apprendre comment et combien son enfant est génial. Il demande comment ça se passe dans chaque matière même s’il sait pertinemment que son enfant est une excellente recrue. Il squatte la réunion alors que lui seul pourrait s’en dispenser.
- Le « et sinon, vous avez fait quoi comme études ? » : celui qui demande à l’enseignant un CV détaillé et un compte-rendu de sa formation afin d’évaluer s’il est apte (intellectuellement) à s’occuper de son enfant. Non parce que lui, il préfère s’adresser à des gens compétents et pas à des pin-pins débiles. L’enseignant le comprend, lui non plus n’aime pas trop s’adresser à des pin-pins débiles.
- Le « faut le calmer » : celui qui pense que son enfant est horrible, méchant, vil et sournois. Pour lui, son fils est un serial-killer et un raté en puissance et il faut le cadrer et le punir (ce « p'tit con »). Il n’arrête pas de lui balancer des petites tapes sur la nuque pendant la réunion et le rabaisse sans cesse. De ce fait, l’enseignant en rajoute dans le positif et tente de dire à quel point l’élève n’est pas si pire. Le parent susnommé passera la réunion à humilier son fils. Un régal.
- Le « merci merci merci » : Celui qui laisse l’enseignant faire son travail (le même qui pense à lui offrir un joli petit cadeau en fin d’année – bougie parfumée pour les dames, bonne bouteille pour les messieurs). Il vient juste pour rencontrer le divin enseignant et pour le remercier. Souvent un parent issu du monde enseignant ou qui a une femme qui en est…
- La « vous en êtes sûr ? » : Celle qui est angoissée et qui vient à la réunion les larmes aux yeux pensant que son enfant est malheureux, associal et inadapté. Et qui remercie l’enseignant lorsqu’il lui apprend que Jules (son rejeton timide) a été collé trois fois ce mois-ci parce qu’il échangeait des magazines légèrement osés dans les toilettes des filles (avec un sourire niais et l’acné apparente).
- Le « J’te tutoie on est collègues ? » : C’est le parent-prof-collègue qui vient histoire de rassurer l’enseignant. Il lui fait confiance, il sait qu’il fait bien son boulot, il le tutoie d’ailleurs (« nous sommes collègues, non ? ») mais quand même, s’il pouvait se permettre de donner un tout petit conseil pour améliorer la prise en charge de SON enfant et de SES difficultés. Le tout sans remettre le travail de l’enseignant en question, bien entendu.
- Le « j’ai bien peur qu’il s’ennuie » : celui qui est persuadé que son enfant est surdoué et que la seule et unique raison pour laquelle il bavarde en classe c’est parce que le contenu du cours dispensé n’est pas à la hauteur de sa brillante petite personne. L’enseignant aura beau expliquer à ce parent que son enfant est un boulet notoire doublé d’une feignasse exceptionnelle, rien n’y fait.
Le référentiel établi par le Professeur Féniasse n’est pas exhaustif et se nourrit, encore aujourd’hui, des apports que les enseignants pourraient éventuellement faire...
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